Jean Prouvé : De 1900…De l’après-guerre à 1950, en collaboration avec les architectes donc, je crois que nous avons préparé l’architecture actuelle. Ce n’était pas notre but, nous l’avons fait parce que l’organisation était telle que nous devions y aboutir. Nous avons imaginé des immeubles, un noyau central en béton. Nous avons imaginé une industrialisation qui a fait école. Ce qui nous inquiète, pas seulement moi mais justement mes collaborateurs de l’époque, c’est que nous ne nous retrouvons pas toujours devant les œuvres réalisées. Ce qui nous donne à réfléchir. Il semblerait que nous ayons donné le ton, et que les résultats actuels se présentent beaucoup plus, dans le sens d’un modernisme de dédouanement.
Journaliste : Une sorte d’habillage, disons…
JP : C’est ça, on est moderne
Journaliste : On se donne l’air moderne…
JP : C’est ça… on est moderne ou on n’est pas moderne, il vaut mieux être moderne parce que quand on est pas moderne on se fait critiquer et ça nous apparaît, je répète, comme un dédouanement d’esprit.