Fauteuil Léger n° 356, dit chaise Antony, 1955
Ce nouveau « siège de demi-repos » a été conçu dans le cadre d’importants programmes de mobilier pour chambres d’étudiants, et plus particulièrement pour la cité universitaire d’Antony1. Jean Prouvé crée, début 1955, un « fauteuil léger », plus économique que le modèle Conférence no 355 étudié tout d’abord en vue de ce marché. L’ossature métallique reprend le principe de la structure des meubles Maternelle ou Compas : un tube d’entretoise de fort diamètre sur lequel sont soudés des pieds en tube et des consoles de soutien en tôle, profilées pour suivre la courbe de l’assise en contreplaqué et venir s’y fixer par des pastilles métalliques. Ce modèle — provisoirement appelé « fauteuil mouette », au vu de la forme de son assise en hêtre contreplaqué thermoformé2 — est mis en fabrication par les Ateliers Jean Prouvé pour l’aménagement de 150 chambres de la cité universitaire d’Antony. Répertorié sous le numéro 356, il est dénommé « siège de repos Antony » sur les tarifs de Steph Simon, qui le diffuse puis l’édite. Ce fauteuil répond aussi bien à la demande de collectivités (bureaux, salles d’attente ou de repos, universités) que de particuliers : pour un confort accru, le fauteuil peut être équipé d’une housse coussinée en similicuir. Alors que certaines applications restent à l’état de projet (sièges en batterie pour la synagogue de Strasbourg ou pour la Buvette d’Évian), le principe du piètement du fauteuil léger est appliqué à une banquette coussinée de 3 à 9 places, étudiée dans le cadre de l’équipement des parties communes de la cité universitaire d’Antony (1955-1957).
1. Le deuxième concours pour l’aménagement des chambres de la cité universitaire d’Antony, lancé début 1955, imposait aux équipes d’être composées de créateurs et de fabricants. Les Ateliers Jean Prouvé réunissent de facto les noms de Jean Prouvé et de Charlotte Perriand, et de leurs collaborateurs, André Le Stang et Martha Villiger. Après une première sélection, ils remporteront le marché d’aménagement de 150 chambres de célibataires.
2. On trouve aussi la dénomination « voile de contreplaqué moulé ».