Ensemble Maternelle, 1951
À la rentrée 1950, Steph Simon informe les Ateliers Jean Prouvé de l’évolution de la demande en matière de mobilier scolaire et des nouvelles recommandations du ministère de l’Éducation nationale, qui préconise pour les tout-petits des tables et sièges séparés, pouvant être déplacés par les enfants et éventuellement empilés. Reprenant un principe constructif en tube et tôle pliée initié dès 1935 pour un pupitre biplace, Jean Prouvé crée un ensemble en métal et bois pour les enfants de trois à cinq ans, dont le prototype, agréé début 1951, est présenté la même année à l’exposition au Salon des arts ménagers, à Paris, puis à la Triennale de Milan. La table et la chaise (qui peut être dotée d’accoudoirs) ont un piètement assorti, dont la structure est constituée d’un « portique » formé d’une traverse en tube de gros diamètre (50 mm) sur laquelle sont soudés deux pieds en tôle pliée de section triangulaire1. Les pieds avant réunis par une entretoise sont en tube léger cintré. Selon un processus cher à Jean Prouvé, ce principe est immédiatement décliné en cinq tailles et plusieurs variantes2 et adapté pour répondre à d’autres débouchés : un ensemble Scolaire destiné aux plus grands, voire aux adultes, notamment pour le marché universitaire3, des chaises empilables ou encore le fauteuil Conférence n° 355 à destination des bureaux. En 1953, l’étude d’une version entièrement en aluminium de ces modèles débouche sur la réalisation de quelques prototypes.
1. Dans une première version (prototype), les pieds sont ouverts, en forme de V ; dans le modèle de série, ils sont de section fermée.
2. Les hauteurs vont de 55 à 75 cm, avec plusieurs variantes : table simple ou double, démontable, avec ou sans casier en aluminium.
3. Dénommé Ensemble Cité pour l’occasion, il est proposé début 1951 dans le cadre de la première consultation pour l’aménagement des chambres de la cité universitaire d’Antony, puis pour d’autres appels d’offres similaires, sans toutefois déboucher sur une fabrication en série.