Table Centrale, 1951
Le principe du piètement trapézoïdal en tôle pliée conçu dès les années 1930 par Jean Prouvé pour des sièges d’amphithéâtre est repris fin 1949 dans un projet de pupitre technique pour la centrale EDF de Dieppedalle. Quelques mois plus tard, Jean Prouvé l’applique à un modèle de grande table de lecture, à la demande de Charlotte Perriand, chargée de l’aménagement de la Maison de l’étudiant, à Paris. Les parties métalliques sont produites à Maxéville : un piètement constitué de pieds en tôle pliée équipés de coupelles de repos au sol, reliés par une poutre formant également support pour la gouttière d’éclairage étudiée avec André Salomon et réalisée en tôle d’aluminium. Sept tables (en deux tailles), munies d’épais plateaux en bois dessinés par Charlotte Perriand et exécutés par l’ébéniste André Chetaille, équipent la salle de bibliothèque. Peu après, le même piètement est décliné pour un nouveau modèle de grande table destiné à des salles de réunion ou de conférences : la table Centrale comporte des pieds tubulaires en tôle pliée avec coupelles, reliés par une poutre encastrée en forme d’« égale résistance » et recevant des consoles supportant le plateau. Pour soutenir efficacement des plateaux de grande dimension (3,50 m et plus), un pied ou une console intermédiaire (voire deux) peuvent être ajoutés. Les parties métalliques sont laquées au four, et le plateau, le plus souvent rectangulaire, est en latté plaqué bois ou stratifié. Ce modèle est proposé à partir de 1952 pour l’aménagement de collectivités — bureaux ou salles de réunion — comme pour l’équipement de parties communes à la cité universitaire d’Antony, en 1956. Les variantes concernent la mise en œuvre de la poutre centrale et son mode d’assemblage avec les consoles sur lesquelles sont soudés des rondelles ou des fers plats. Les projets de variante sans console (le plateau reposant directement sur des rondelles soudées sur les pieds) n’ont vraisemblablement pas été suivis de fabrication.