Guéridon Cafétéria, 1950
La perspective d’une importante commande pour le mobilier d’un restaurant universitaire (cafétéria des Arts et Métiers, cité internationale universitaire, Paris) suscite la création, début 1950, d’un ensemble, table ronde et chaise, à piètement métallique. Celui du guéridon est constitué de quatre pieds fuselés en tôle pliée, orientés en diagonale et peu inclinés, reliés par un croisillon en tube et munis de platines rondes vissées sous le plateau en bois. Répondant à l’exigence de solidité pour ce type de programme, ce plateau est recouvert de linoléum et doté d’un cerclage en aluminium. Il en va de même pour le système de fixation de l’entretoise sur les pieds1 : ces derniers sont traversés par des tubes soudés en deux points ; à l’une des extrémités, ils sont munis d’un bouchon dépassant ostensiblement, à l’autre, d’un fer rond de raccordement avec le croisillon. Le dessous des pieds est fermé par un opercule embouti sur lequel se fixe une rondelle en caoutchouc. Ce modèle de guéridon est fourni à une vingtaine d’exemplaires pour la cafétéria des Arts et Métiers et figure dès 1951 au catalogue des Ateliers Jean Prouvé sous la dénomination Cafétéria, avec les mêmes prestations et un plateau proposé en trois tailles2. Simultanément, des études de projets particuliers3 débouchent sur la création de variantes. Ainsi, ce piètement Cafétéria à bouchons apparents peut être associé à un plateau carré en bois recouvert de plastique et bordé (ou non) d’aluminium. Bien que non répertorié dans les catalogues et tarifs, ce modèle est fabriqué par les Ateliers de Maxéville (A.C.P.M./Studal) jusqu’en 19584. Une autre variante présente des pieds plus cambrés, sur lesquels est soudée une entretoise plus grande, qui supportent un plateau carré en bois recouvert de stratifié5. Une sous-tablette de service amovible en tôle d’aluminium pliée est posée sur le croisillon. Commercialisé sous le n° 511, ce modèle est diffusé à partir de 1953 par Steph Simon, qui l’éditera ensuite. Une version entièrement en aluminium du guéridon n° 511 est produite à quelques exemplaires. Cette petite série s’inscrit dans la politique de développement de l’utilisation de l’aluminium dans le mobilier menée à partir de 1953 et appliquée à plusieurs modèles de meubles — notamment les chaises — qui reproduisent les mêmes types d’assemblages entre la tôle et le tube d’aluminium.
1. Ce système de fixation sera appliqué ensuite à la table S.A.M. à piètement métallique (n° 503 et n° 506) et au guéridon haut à trois pieds métal (n° 405 et n° 406).
2. Mêmes diamètres que les plateaux de la version bois à trois pieds (GH 11) : 0,80 m, 0,95 m et 1,20 m.
3. Table prototype pour M. Bodocher, architecte ; table de réfectoire pour l’usine Bieth, à Meaux (1951).
4. Il équipe notamment la salle à manger du Centre de réadaptation fonctionnelle à Nancy (R. Lamoise, R. Malot, arch., 1956-1957).
5. Un tarif de janvier 1953 précise « dessus Luterma » pour un modèle identique dénommé n° 409 (Ateliers Jean Prouvé, « Tarif gros Métropole »).