Lit Flavigny, 1945
Parmi les très nombreuses études de lits réalisées pendant les années 1930 et restées sans suite immédiate, se trouve un projet de châssis métallique associé à des pieds fuselés en tôle, échancrés pour recevoir le cadre et se prolongeant pour supporter la têtière en bois1. Pendant la guerre, la pénurie de métal conduit à décliner ce principe avec des longerons et pieds en bois massif ; un modèle ainsi réalisé est proposé à un grand magasin régional, en vue d’une ouverture sur le marché domestique. En 1945, la fourniture de lits de ce type, mais en métal et bois, pour équiper les dortoirs d’un préventorium à Flavigny, près de Nancy, détermine l’appellation de ce nouveau modèle, diffusé en série à partir de 1947 : le cadre profilé en tôle qui forme le sommier à lamelles est fixé sur quatre pieds fuselés, également en tôle pliée, qui supportent les panneaux de tête et de pied en bois. En 1951, le lit Flavigny est fabriqué à 110 exemplaires dans trois largeurs (80, 90, 140 cm), dont une version à deux places (n° 454). La même année est mise au point une variante Coloniale, qui allie des pieds en aluminium coulé à un cadre en acier et des panneaux bois. Ne subissant que de légères modifications de détail (notamment le profil plus rectiligne des longerons, et le sommier dont les lamelles sont remplacées par des ressorts compensés), le lit Flavigny sera fabriqué jusqu’en 19532.
1. « Lit métallique n° 4812 », 1935 (voir Sulzer, vol. 1, n° 538).
2. À partir de 1954, seul le modèle SCAL est commercialisé. Cependant, l’appellation Flavigny est donnée à tort à une variante du lit SCAL à panneaux bois, sur des fiches de présentation de Steph Simon (« Les lits Jean Prouvé. Édition Steph Simon », c. 1960).