Chaise Dactylo, 1944
Les deux modèles de chaises de bureau pivotantes (ou « tabourets pivotants ») mis au point en 1944 présentent deux variantes d’assises, articulées sur un tube, fixées sur un piètement en croix réalisé en bois ou métal. La version avec dossier et siège massif toupillé en forme est abandonnée au profit de celle présentant un piètement plus effilé et une assise en contreplaqué moulé. Le dossier y est relié par des tiges métalliques au profil rectiligne qui se prolongent sous le siège. Ce modèle est diffusé dès 1947 sous l’appellation CD 11. En 1949-1950, plusieurs modifications lui sont apportées, afin d’en améliorer le confort, notamment par un réglage en hauteur à deux positions. Le dossier monté sur un seul tube devient réglable et orientable dans toutes les directions. La diffusion de cette version semble avoir été très limitée. En effet, fin 1950, un nouveau piètement pivotant en tôle pliée et tube est étudié pour l’ameublement de la Société Générale de Douai, et appliqué à un fauteuil de bureau ainsi qu’à une chaise Dactylo ergonomique et réglable en hauteur. Ce nouveau modèle no 304, plus confortable, destiné à remplacer l’ancienne chaise CD 11, est exposé à la Triennale de Milan en mai 1951 et produit en petite série : les trente exemplaires fabriqués cette année-là pourraient correspondre à ceux qui étaient destinés à la Société Générale1. La proposition de Steph Simon de redessiner ce piètement entièrement en tôle pliée et de remplacer l’assise en bois par une « forme emboutie semblable aux sièges de charrue mais garnie de simili cuir » sur le modèle des fauteuils d’amphithéâtre alors étudiés pour la faculté d’Aix-Marseille n’a, semble-t-il, pas été suivie. Après le départ de Jean Prouvé de Maxéville, d’autres modèles de sièges pivotants dessinés aux Ateliers se rapprochent davantage de tabourets d’atelier (avec ou sans dossier et repose-pieds) que de sièges de bureau.
1. Ce modèle figure sur une photographie publicitaire des Ateliers Jean Prouvé parue dans L’Architecture d’aujourd’hui (déc. 1951) et présentant l’ameublement de la Société Générale, à Douai.