Lit SCAL, 1940
Le principe d’un lit à cadre simple en tôle tubulaire fermée, soudé sur quatre pieds en tube munis de rondelles est présent dans diverses études menées par les Ateliers Jean Prouvé dès 19351. On le retrouve en 1938 dans une proposition de fourniture pour la colonie sanitaire de Saint-Brévin-l’Océan. Au début de la guerre, les Ateliers équipent de lits à cadre en métal plié et piètement en tube les dortoirs du personnel de l’usine SCAL, à Issoire, d’où leur dénomination ultérieure. La mise au point et la commercialisation du lit SCAL LS 11 datent de l’immédiat après-guerre, dans un premier temps à l’intention du marché des collectivités, puis des particuliers. Le cadre avec sommier à lamelles métalliques est formé de longerons de section fermée en tôle pliée renforcée par un profilé, sur lesquels sont soudés quatre pieds en tube de 27 mm de diamètre protégés par des rondelles. Il peut être équipé de panneaux en bois massif fixés directement sur l’armature au moyen de pastilles métalliques et de tiges filetées, comme dans la version deux places (LS 21) présentée dès 1946, dont le chevet peut être doté de tablettes. Au début des années 1950, les modifications que connaît ce modèle sont du même type que celles apportées au lit Flavigny : elles portent sur les dimensions du cadre (en 1951, il est proposé en 3 largeurs : 80, 90, 140 cm, respectivement n° 450 ou n° 451, n° 452, n° 458), et sur le profil simplifié des longerons. Les contours des panneaux de bois s’adoucissent, et, en 1953, le diamètre du tube du piètement, protégé par d’épais embouts en bois, passe à 50 mm ; s’y adapte éventuellement une tablette pivotante (dont le plateau triangulaire en bois massif est dessiné par Charlotte Perriand) articulée sur un bras métallique qui peut s’escamoter sous le cadre. Dès 1953, le type SCAL devient le seul lit produit par les Ateliers Jean Prouvé ; distribué par la galerie Steph Simon, il est proposé en deux tailles (80 et 140 cm) et deux versions (avec ou sans panneaux bois), avec la tablette escamotable en option et un sommier dont les lamelles sont remplacées par des ressorts compensés. Ces modèles sont proposés par les Ateliers Jean Prouvé pour la cité universitaire d’Antony, dans le cadre du concours lancé en février 1955 ; la version simple avec tablette pivotante équipera les 150 chambres de célibataires dont l’aménagement leur a été attribué. À partir de 1956, Steph Simon édite le lit SCAL2, mais avec un autre type de sommier métallique (Zedal) en deux tailles3 et une seule teinte (noir), et ce jusqu’à la fin des années 1960.
1. Ces études semblent ne pas avoir donné lieu à réalisation. Une esquisse de Jean Prouvé, 1935, est reproduite dans Sulzer, vol. 1, n° 539.
2. Après 1956, l’appellation Flavigny est donnée à tort à une variante du lit SCAL à panneaux bois, sur des fiches de présentation de Steph Simon (« Les lits Jean Prouvé. Édition Steph Simon », c. 1960).
3. La version deux places équipe la « maison du Sahara » présentée au Salon des arts ménagers, Paris, 1958.