Pupitre monoplace, 1936
Restés à l’état d’études ou de prototypes jusque dans l’après-guerre, les différents types de pupitres monoplaces dessinés par Jean Prouvé dès 1935 contiennent tous les caractères des modèles développés par la suite. Dans la lignée des pupitres créés pour l’école de plein-air de Suresnes ou l’École nationale professionnelle de Metz, Jean Prouvé étudie avec l’architecte Jacques André deux versions d’une table monoplace ; entièrement réalisée en tôle pliée et équipée d’un plateau inclinable ainsi que d’un porte-cartable, elle est destinée aux enfants de six à huit ans. Les prototypes sont exposés à Paris en 1936-19371, de même que celui d’une déclinaison simplifiée, prévue en deux tailles, utilisant le même piètement composé de trois supports en tôle pliée, identiques à ceux des pupitres biplaces mais réunis par un tube de fort diamètre sur lequel peut s’accrocher un porte-cartable. C’est ce dernier modèle qui est repris en 1950, afin de mettre au point une version réglable, laquelle évolue en fonction des prescriptions du ministère de l’Éducation nationale. Le plateau et le siège en bois sont adaptables pour des élèves de cinq à quinze ans grâce à un système de tubes coulissants. Exposé à plusieurs reprises2, figurant en bonne place dans les catalogues, publicités et tarifs des Ateliers Jean Prouvé, ce pupitre monoplace, équipé ou non du porte-cartable en tôle emboutie, semble pourtant ne pas avoir été fabriqué en série. En 1952, sans doute pour répondre à de nouvelles normes administratives, est commercialisé un modèle plus léger (no 800), avec quatre minces pieds fuselés de section triangulaire soudés sur une armature en tube qui supporte également les tiges de réglage du siège et du plateau équipé d’une case en métal3. La version biplace non réglable no 801 n’a vraisemblablement pas été diffusée.
1. Exposition de mobilier scolaire organisée à Paris par l’UAM (Union des artistes modernes) et l’OTUA (Office technique pour l’utilisation de l’acier) au Salon d’automne de 1936 et au Salon des arts ménagers de janvier 1937.
2. Notamment en 1951, sur le stand de la France à la Triennale de Milan, et dans la maison Coque du Salon des arts ménagers, à Paris.
3. Deux exemplaires sont présentés à l’exposition internationale des constructions scolaires à Zurich, en juin 1953.