Loader

Chaise n° 4, 1934

Chaise n° 4, assise et dossier en contreplaqué moulé, 1934.

Chaise n° 4, assise et dossier en contreplaqué moulé, 1934. © Galerie Patrick Seguin.

Chaise n° 4, assise et dossier en bois massif, 1934. Provenance : famille Zuber, Nancy.

Chaise n° 4, assise et dossier en bois massif, 1934. Provenance : famille Zuber, Nancy. © Galerie Patrick Seguin.

Chaise n° 4, variante avec assise et dossier coussinés revêtus de similicuir, 1934.

Chaise n° 4, variante avec assise et dossier coussinés revêtus de similicuir, 1934. © Galerie Patrick Seguin.

Internat du lycée Fabert, Metz (R. Parisot et P. Millochau, arch., 1936). Une chambre avec console de travail en angle et chaise n° 4.

Internat du lycée Fabert, Metz (R. Parisot et P. Millochau, arch., 1936). Une chambre avec console de travail en angle et chaise n° 4. © Collection privée.

Appartement de la famille Prouvé, place de la Carrière, Nancy, c. 1943. Le coin-repas avec des chaises n° 4 et une table relevable.

Appartement de la famille Prouvé, place de la Carrière, Nancy, c. 1943. Le coin-repas avec des chaises n° 4 et une table relevable. © Fonds Jean Prouvé. Centre Pompidou – MNAM/CCI-Bibliothèque Kandinsky-Dist. RMN-Grand Palais.

Chaise n° 4, 1934. Vue à l’atelier, s. d.

Chaise n° 4, 1934. Vue à l’atelier, s. d. © Fonds Jean Prouvé. Centre Pompidou – MNAM/CCI-Bibliothèque Kandinsky-Dist. RMN-Grand Palais.

Piètement de la chaise n° 4. Croquis de Jean Prouvé pour ses cours au CNAM, 1957-1971.

Piètement de la chaise n° 4. Croquis de Jean Prouvé pour ses cours au CNAM, 1957-1971. © Centre Pompidou, donation famille Prouvé

Chaise n° 4, 1934

Ce modèle (le quatrième, dans l’ordre chronologique, produit par les Ateliers Jean Prouvé) est conçu pour le marché des collectivités, et plus particulièrement celui des bureaux et administrations. Dès 1934, le principe d’un piètement arrière profilé en tôle pliée, dont le bâti est échancré pour fixer le tube soutenant l’assise et formant pieds avant, est déterminé dans un projet de
« chaise de bureau ». Ce parti donnera naissance à un fauteuil de bureau destiné à la Compagnie parisienne d’électricité (CPDE) produit à plus d’une centaine d’exemplaires, et à un modèle de chaise étudié simultanément, mais dont la diffusion sera différée de quelques mois en fonction de la mise au point et des commandes. Après quelques modifications de dimensionnement des parties métalliques, la chaise no 4 est proposée à la vente dans le prospectus édité à l’époque par les Ateliers Jean Prouvé. L’assise et le dossier en bois massif des prototypes sont remplacés par des composants en contreplaqué galbé fourni par la société Luterma, pionnière en la matière1. Alors que le dossier est visiblement vissé au montant arrière, l’assise y est maintenue par des pattes soudées, et boulonnée à la traverse avant en tôle pliée. Un croquis de Jean Prouvé explicite clairement le façonnage du piètement arrière, profilé et découpé avant d’être plié, pour recevoir le tube d’entretoise arrière et les tubes écrasés des pieds avant qui y sont assemblés par soudure à l’arc. De même, la base des pieds avant et arrière est marquée d’une strie destinée à bloquer l’emboîtage des protections en bois ou en caoutchouc. La diffusion de la chaise no 4, commercialisée à partir de 1935-1936, est difficilement chiffrable avec précision. Les Ateliers Jean Prouvé répondent à plusieurs appels d’offres pour des administrations, des établissements hospitaliers ou scolaires, dont certains représentent un débouché de plusieurs centaines d’exemplaires. Pourtant, la commande semble s’être limitée à des séries de quelques dizaines de chaises, notamment à Metz pour le lycée Fabert et l’École nationale professionnelle (1936). Reprenant le même principe, une version démontable métallique est étudiée pendant la guerre, mais la pénurie de matériau conduit à la mise au point d’un modèle réalisé entièrement en bois. Une version plus confortable est proposée avec une assise coussinée revêtue de similicuir qui recouvre l’entretoise avant.

1. Cette société, dont le siège social en France se trouvait à Clichy (et qui disposait d’un dépôt succursale à Nancy depuis les années 1920) possédait une usine en Estonie, ce qui explique le tampon
« Luterma Estonie » apposé au revers de certaines assises. Elle sera le seul fournisseur des Ateliers Jean Prouvé jusqu’à la fin des années 1950, hormis une interruption due à la guerre.