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Chaise inclinable, chaise pliante, 1929-30

Chaise pliante, d’une série de six réalisée par Jean Prouvé pour sa sœur Marianne Prouvé-Georges à l’occasion de son mariage, en 1930.

Chaise pliante, d’une série de six réalisée par Jean Prouvé pour sa sœur Marianne Prouvé-Georges à l’occasion de son mariage, en 1930. © Galerie Patrick Seguin.

Chaise inclinable et chaise pliante. Planche extraite du catalogue <i>Jean Prouvé ferronnier</i>, c. 1930.

Chaise inclinable et chaise pliante. Planche extraite du catalogue Jean Prouvé ferronnier, c. 1930. © Centre Pompidou, donation famille Prouvé.

Ensemble de chaises inclinables réalisé pour Louis Wittmann, ossature en tôle d’acier nickelé, garnissage en cuir tendu, 1929-1930.

Ensemble de chaises inclinables réalisé pour Louis Wittmann, ossature en tôle d’acier nickelé, garnissage en cuir tendu, 1929-1930. © Fonds Jean Prouvé. Centre Pompidou – MNAM/CCI-Bibliothèque Kandinsky-Dist. RMN-Grand Palais.

« Chaise inclinable en tôle d’acier. Chaise empilable en tôle d’acier ». Croquis de Jean Prouvé pour la revue <i>Intérieur,</i> 1965.

« Chaise inclinable en tôle d’acier. Chaise empilable en tôle d’acier ». Croquis de Jean Prouvé pour la revue Intérieur, 1965. © Centre Pompidou, donation famille Prouvé.

La maison Jean Prouvé. Sur la terrasse, une chaise pliante de Jean Prouvé, 1930 Le Haut-du-Lièvre, Nancy, 1962.

La maison Jean Prouvé. Sur la terrasse, une chaise pliante de Jean Prouvé, 1930 Le Haut-du-Lièvre, Nancy, 1962. © Fonds Jean Prouvé. Centre Pompidou – MNAM/CCI-Bibliothèque Kandinsky-Dist. RMN-Grand Palais.

Chaise inclinable et chaise pliante, 1929-30

Ces deux modèles de chaises
« à mécanisme » fabriqués en nombre très limité représentent la première expérience de Jean Prouvé en matière de siège. Comme les fauteuils conçus pendant la même période, ils illustrent la volonté de produire des sièges confortables et solides, grâce à des réglages mécaniques et à la mise en œuvre de la tôle façonnée et soudée. Pour ces deux modèles, sans doute fabriqués simultanément, le châssis est en tôle d’acier emboutie, tubes écrasés et tubes ronds soudés. L’inclinaison du siège ou le rabattage de l’assise sont réglés par un montage sur pivots. La fabrication a été réalisée entièrement à la main par Pierre Missey dans l’atelier de la rue Général Custine. La première série a été étudiée et fabriquée spécialement pour l’industriel vosgien Louis Wittmann1 : quatre chaises à siège inclinable, dont les parties métalliques en acier nickelé reçoivent une assise et un dossier en cuir tendu. Les profils du siège pivotent sur le piètement. Jean Prouvé a réalisé deux pièces similaires pour son propre usage, avec un châssis en tôle laquée noir et un garnissage de toile rouge tendue, dont l’une fait maintenant partie de la collection permanente du Centre Georges Pompidou. Le modèle à assise rabattable est conçu pour être « empilé horizontalement » et gagner ainsi de la place pour le stockage. Cette fonctionnalité est affirmée lors de la première exposition de l’UAM, en 1930, au musée des Arts décoratifs, où les chaises — deux pliantes et une inclinable — sont présentées pliées et rangées. Le piètement se prolonge pour former les côtés du dossier et reçoit un tube pivot qui permet de replier le siège. Le dossier et l’assise sont en toile tendue et lacée. Une variante (avec une légère différence dans le détail d’assemblage du piètement) est réalisée par Jean Prouvé pour son usage familial ; c’est ce modèle qu’il offrira en six exemplaires à sa soeur aînée Marianne, à l’occasion de son mariage avec André Georges, en 1930. Cette série comporte un garnissage de toile rouge avec un dossier en bandes de tissu superposées.

1. Louis Wittmann est proche de Jean Prouvé, tant par le milieu artistique qui est le sien (son père et son frère sont des familiers de Victor Prouvé) que par ses préoccupations de jeune chef d’entreprise (il vient de reprendre l’usine textile familiale). À l’occasion de son mariage avec une jeune Parisienne, il confie à Jean Prouvé l’ameublement de la salle à manger et d’une salle de bains de son château de Rupt-sur-Moselle (Vosges). Même si les circonstances de cette première commande ne sont pas connues dans le détail, elle a été vraisemblablement placée sous le signe de la confiance absolue entre le client et le créateur, Jean Prouvé n’ayant à l’époque aucune référence en la matière. C’est dans ce contexte que Prouvé crée également son premier modèle de fauteuil « Fauteuil Grand Repos ».