Banc Marcoule, 1955
Ce banc pour collectivité est représentatif de la méthode consistant à adapter un élément existant à un nouvel objet. Les Ateliers Jean Prouvé participent, fin 1954, à l’appel d’offres concernant l’aménagement de bâtiments du site industriel de Marcoule (Centre d’études atomiques). Pour l’ameublement des réfectoires est proposé un modèle de banc, créé spécialement, mais dont le piètement reprend textuellement celui de la table Cafétéria no 512, qui sera également fournie sur place en plusieurs exemplaires. Les pieds en tôle pliée sont simplement recoupés à leur base, ce qui leur fait perdre toute leur élégance initiale. Des consoles identiques à celles de la table reçoivent une assise en chêne massif, alors qu’un tube soudé à l’entretoise forme support de dossier. Ce modèle de siège est fabriqué en 1955, selon deux variantes : simple ou double, avec ou sans tablette permettant de déposer des objets personnels. Le même principe est repris pour des banquettes coussinées, plus confortables, notamment à l’occasion de l’aménagement, deux ans plus tard, du Centre de réadaptation fonctionnelle de Nancy1. Ces meubles illustrent la dernière période de production de mobilier aux Ateliers de Maxéville, notamment l’exploitation — discutable — des modèles antérieurs2.
1. Centre régional de sécurité sociale (R. Lamoise et R. Malot, arch, 1955-1958).
2. Le modèle de banquette coussinée proposé en 1955-1956 pour l’aménagement des espaces communs de la cité universitaire d’Antony décline une variante du piètement du fauteuil léger no 356 conçu pour l’ameublement des chambres d’étudiants. Le dessin de l’ossature métallique, élaboré hors du contrôle de Jean Prouvé, est plus anguleux et moins harmonieux que celui du fauteuil. L’élégant siège en « voile de contreplaqué » est remplacé par des coussins revêtus de similicuir.